L'avis du Dr Sylvain Mimoun
Un couple peut-il survivre à l’infidélité ? Peut-on en faire un tremplin pour repartir plus unis et plus forts ? Beaucoup s’y frottent, peu de couples y parviennent, estime le Dr Sylvain Mimoun (1).
L’infidélité est-elle un motif de consultation fréquent ?
Oui. Même des couples âgés, qui ont duré, se mettent à consulter pour ne pas exploser quand la retraite pointe. La plupart des aventures extra conjugales trouvent leur origine dans le monde du travail. Quand on ne travaille plus, la double vie est plus difficile.
Alors on avoue, pour se débarrasser d’un passé qui, après avoir été enrichissant, devient simplement encombrant.
Notre sondage montre que les hommes et les femmes ne conçoivent pas l’infidélité de la même manière. Pourquoi ?
Pour les hommes, tromper, c’est avoir une relation sexuelle. Faire l’amour, c’est pénétrer. Et ils différencient la sexualité et l’attachement. Quand les deux coïncident, (sexualité, amour) pour l’homme, c’est le bonheur, évidemment. Et il se considère comme fidèle, s’il trompe sa femme puis rentre à la maison le soir. À ses yeux c’est le plus important.
Et les femmes ?
Une femme n’a pas besoin de passer à l’acte pour penser qu’elle a une liaison. Elle est stimulée par les messages érotiques, les déclarations… Elle en parle beaucoup à ses copines qui partagent en général avec elle son secret.
Prescririez vous l’infidélité aux couples qui s’ennuient ?
Sûrement pas. C’est un jeu à trop grand risque.
Et l’aveu quand on trompe ?
On avoue pour se faire pardonner, pour gommer. En réalité, on blesse, on fait mal. L’aveu fait craquer les couples beaucoup plus que l’infidélité. Parce que celui qui avoue a déjà fait du chemin. Celui qui entend l’aveu vit la trahison en direct. Et il est quasi
impossible de remettre les pendules à l’heure.