Le millepertuis est l’une des plantes les plus utiles, selon le docteur et phytothérapeute français Jean Valnet. On l’a employé pour soigner les bronchites, l'asthme, les cystites, la maladie des femmes sans pouls (ou artérite oblitérante, maladie dont les symptômes sont la faiblesse ou l'absence de pouls et une insuffisance cardiovasculaire et qu'on ne diagnostique que chez les femmes), les affections résultant d'une lésion à la moelle épinière, la sciatique, l'insomnie, l'irritabilité, diverses maladies infectieuses infantiles ainsi que l'énurésie, lorsqu'elle n'est pas attribuable à des causes organiques, et les terreurs nocturnes des enfants. Par voie externe, on l'a employé pour soigner les plaies, brûlures et ulcères de jambe. Considéré comme un des vulnéraires les plus fiables, cet usage a persisté à travers les siècles.
On récolte généralement la moitié supérieure de la plante lorsque les fleurs commencent à peine à ouvrir. On la coupe finement et la fait sécher, toujours selon le même principe : sur une toile moustiquaire montée sur un cadre, à l'abri de la lumière et de l'humidité, ou dans un four réglé à très basse température, porte entrouverte, pendant de 4 à 6 heures. Avec le lierre terrestre et l'aunée, vous préparerez cet automne une excellente tisane contre la bronchite. Pensez donc à faire des provisions!
L'infusion se prépare à raison de 15 g à 30 g de sommités fleuries pour un litre d'eau. On prend 3 ou 4 tasses par jour.
Pour les traitements topiques, on a trouvé qu'une des meilleures façons d'extraire les principes actifs du millepertuis était de le faire macérer dans l'huile. Il confère d'ailleurs à cette dernière une extraordinaire couleur rouge qui rappelle ces soleils flamboyants des fins de journée de juin. C'est là qu'on comprend pourquoi les anglophones lui ont également donné le nom de « soleil terrestre » (terrestial sun).
Il suffit de mettre une poignée de fleurs (on n'utilise que les fleurs dans ce cas) dans un bocal transparent et de verser dessus ½ litre d'huile d'olive. Faire chauffer au bain-marie pendant deux heures et laisser macérer à froid pendant trois jours avant de passer. Ou, tout simplement, laisser macérer au soleil de deux à six semaines (selon les sources).
On a utilisé cette huile sur les plaies, les brûlures et les ulcères, ainsi qu'en friction contre les névralgies rhumatismales. On l'a également employée par voie interne pour soigner la gastrite ou l'ulcère gastrique à raison d'une cuillerée à thé, à prendre à jeun, matin et soir. On l'a également appliquée sur les hémorroïdes et on l'a administrée en lavement, à garder toute la nuit, pour le traitement des problèmes inflammatoires du côlon. Faites-la chauffer légèrement avant de l'administrer de cette façon. Ça, c'est si vous trouvez un candidat aux lavements, car il s'agit là d'une espèce en très rapide voie de disparition. De même pour les candidats aux suppositoires. L'Homo « dolorosus » moderne exige qu'on lui administre ses médicaments par son extrémité la plus noble, peu importe si ce n'est pas toujours aussi efficace.
Santé à vous !